jeudi 16 janvier 2014

Révolutions, révoltes et schtroumpfs grognons. [février 2011]

[C'est bien de faire du tri, et de sortir la pelle... Je retrouve des bribes de choses à me coller la honte sur 5 générations et demi, et je  déterre des petits riens qui me font plaisir. Après la redécouverte de "la vie simple", je tombe sur ce petit article écrit en avant première de la "master-war", en février 2011. Au moment où notre ex-président échangeait en direct à la télé avec un panel choisi et représentatif (ah, ah, je me marre...) de la population française. D'où, hop, Ctrl-V/Ctrl-C !]

C'est indécent ?


C'est indécent
de s'balader
la bouille au vent
la bouille au vent
Ou de flirter
avec des ronces
c'est méprisant
c'est méprisant
C'est agaçant
de voir glisser
un doux baiser
sur le ciment
Si mes pensées
sont vérités
je remont'rai
d'où je descends

(Les têtes raides - "c'est dimanche")

Qu'est-ce qui est indécent ? Réclamer une vie meilleure quand d'autres se battent pour vivre, simplement ?
C'est le message qu'on veut nous faire passer, ici, dans notre beau pays, quand on réclame quelque chose, alors que dans d'autres forts beaux pays aussi, on se bat pour des valeurs capitales comme la liberté, la démocratie, le respect.
Mais le respect passe par bien d'autres chemins que ceux tout tracés par nos dirigeants.
La reconnaissance, tiens. En voilà un joli mot. Qui emmène avec lui de si beaux principes : écoute, confiance, et respect, justement.
Qu'on nous refuse, et en plus on nous fait la morale !
Oui, je parle de la revalorisation de l'AMO*, encore... J'en fais trop ? Pas si sûr !
Il faut toujours regarder au plus profond des choses.

"Les maux derrière les mots", oui, c'est un truc d'orthophoniste. Soigner les maux avec les mots aussi, et nous ne sommes pas les seuls...

Qu'est-ce qui se cache, donc, derrière ces multiples revendications qui pleuvent tout azimut sur nos dirigeants ? Et que ça réclame des sous, et que ça exige des lois, et que ça râle, et que ça gronde... Ah oui, le syndrome schtroumpf grognon, très franco-français !
Mais à quand la prise en compte du mal être du schtroumpf grognon ? Y'a donc pas de psy au pays des p'tits nains bleus (oups, j'allais faire un vilain jeu de mots sur le pays du nain à paillettes et au haut parleur intégré, retenez-moi...) ?
Mais je vais vous dire, moi, ce qui cloche ! Il est mal aimé, ce pauvre schtroumpf !!! C'est pour ça qu'il râle ! Qu'il chouine ! Qu'il brandit ses petits poings rageurs vers l'azur en criant "pourquoiiiiiii ?!" (oui, je m'emballe, c'est que ça m'émeut, voyez-vous).
Alors, quand est-ce que quelqu'un va prendre le temps de s'occuper de lui, pauvre petit schtroumpf abandonné... C'est qu'il y en a de plus en plus, des schtroumpfs grognons, on frôle l'overdose, là, l'étouffement, que dis-je : la révolution !!!

Doux rêves... Notre révolution à nous, y'a pas de raison.
Ça menace, ça enfle, mais quand on écoute ce que nos dirigeants ont à en dire, c'est tout juste s'ils ne sortent pas la règle en nous demandant de tendre les doigts.
Trop gâtés les schtroumpfs ? Des revendications qui n'ont pas lieu d'être ? Ah, mais non !!! Parce que si on regarde bien qui sont ces schtroumpfs grognons, qu'est-ce qu'on y trouve ?

Santé, éducation & justice.

Des magistrats, main dans la main avec des policiers (tout arrive !), des soignants (en pagaille : orthophonistes, oui, mais aussi infirmier, psychologues, médecins...), des instits, rejoints depuis peu par leurs inspecteurs... Des personnes, et derrière eux, des valeurs : santé, éducation et justice.
Qui osera dire que ça ne compte pas ?

Aaaah mais oui, forcément, c'est grandiloquent. Trop pour être pris en compte.
Et pourtant... Repensons à mai 68, n'en déplaisent aux antis : qu'est-ce qui a provoqué ce grand mouvement ? Cette rébelion, à défaut de révolution ? L'envie de voir un monde meilleur être autre chose qu'un rêve. Parce que quand tout va bien, faut-il s'en contenter ? Non. Il faut rêver. Et se battre pour ses rêves.
C'est comme ça qu'on avance, sinon, on stagne. Et la nécrose n'est pas loin.

"Les riches ont peur de perdre. Les pauvres rêvent d'avoir plus. Il vaut mieux rêver qu'avoir peur".
Ne vous en faites pas : notre gouvernement s'emploie à nous faire rêver toujours d'avantage !
Mais avec un petit peu de peur en rab ("y'en a un peu plus, j'vous le mets ?"), pour nous faire sentir riche ? Faut croire !

Bon.
Tout ça pour dire que y'en a marre. En voilà du slogan qu'il est beau !

De quelque côté que l'on se tourne, il y a matière à se plaindre. J'ai l'impression de n'entendre que ça partout, dans tous les domaines, dans toutes les bouches.
C'est pas possible, ça va forcément finir par péter ! Non ?
Ou alors, c'est que je suis une dangereuse gauchiste – idéaliste – révolutionnaire.
Ce qui, pour ceux qui me connaissent, doit être assez hilarant à imaginer.

Sur ce, bonne et belle journée à vous, heureux habitants de la présipeauté française ! Oui, vous tous, qui vous êtes forcément reconnu dans le panel choisi par TF1 pour interviewer (euh, non) échanger (oups, non plus) écouter (ah oui, plutot ça !) notre maître à tous (mètre cinquante? Ah, trop tard, c'est sorti tout seul !).
Oh, vous non plus ?
Damned, nous sommes donc tous de dangereux gauchistes – idéalistes – révolutionnaires.
C'est mal barré c't'histoire...


* AMO = Acte Médical Orthophonique (barème des honoraires des orthos, en gros).
Actuellement, l'AMO est à 2,40 €.

Les orthophonistes réclament depuis looooongtemps maintenant une revalorisation à 2,60 €. Oui, 20 cents. C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup !
(Je commence en musique, je termine en musique, youpi !)

C'est la lutte finale !
Pas d'âge pour la révolution.
C'est la lutte finale ! Pas d'âge pour la révolution.

[Edit du 16/01/2014 : alors oui, nous avons fini par l'avoir, cette revalorisation. L'AMO est passé à... 2€50. Joie, bonheur. Mais surtout, surtout : la formation initiale des zorthos est aujourd’hui reconnue au grade Master, et ça, ça !!! Ben ça, c'est grave cool. Et c'est pas trop tôt !]

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