vendredi 13 mai 2016

Zentangles des heures qui passent en douceur (ou pas) - #VisMaVieAuCAMSP #MayThePatienceBeWithYou + pro-tip pour la mise au travail des pitchouns


Aujourd'hui c'est une note spécial "titre à rallonge"

C'est pas très clair du coup. Tant pis... 


Note qui traîne dans les cartons depuis pfiouuuuu au moins, comme toutes ses petites sœurs... Un jour, tu vas voir, je vais tout publier d'un coup et tu auras de la lecture pour 3 jours. M'bref.
Tu te souviens de ma nouvelle marotte, les zentangles ?
Et bien ça ne m'a toujours pas lâché, dis donc.
Incroyable.
Parce que en fait, y'a un truc super avec les zentangles : c'est que tu peux les faire par petits bouts, pif, 5 minutes par-ci, paf, 30 secondes par là, pouf.

Et donc, là, voici mon magniiiiifaïke zentangle du boulot, celui que j'ai griffonné sur la page de garde de mon "cahier-de-CAMSP", entre juin 2015 et mars 2016 :


Bon alors certes, 8 mois et demi pour remplir une feuille A4, y'a pas non plus de quoi s'extasier, on est d'accord. Mais que je t'explique comment j'ai fait ce zentangle là. Et pour ça, que je t'explique ce que c'est que mon cahier-de-CAMSP. Et donc, que je t'explique ce que je fais au CAMSP.
BOUH, ayé, je vais encore raconter ma life.
Ben, eh, en même temps, c'est mon blog, alors forcément que j'y raconte ma life, sinon ce ne serait pas un blog, isn't it ?
Bref.



Le CAMSP, donc, c'est le "Centre d'Action Médico-Sociale Précoce". Ouep, t'as vu, y'a action dedans, on agit, nous, on rigole pas dis donc. Sauf que pour agir, c'est à dire mettre en place les rééducations, faire l'accompagnement médical, social et tout et tout de l'enfant, ben faut se coordonner, pour que tout ça soit bien cohérent et adapté aux piou-pious pris en charge. Donc il faut discuter, échanger, expliquer. Beaucoup. Donc, faut faire des réunions : de synthèse, de travail, de fonctionnement, de suivi de scolarité, d'information-partenaires, et j'en passe. Des TAS de réunion. Des réunions assise sur une chaise, à écrire tout ce qui se raconte dans mon cahier-de-CAMSP.
Pour agir, en fait, faut beaucoup blablater. Logique.
Et au CAMSP, on s'occupe de beaucoup, BEAUCOUP, BEAUCOUP de piou-pious. Je me réfère ici à la frise numérique d'après Bibou 1er à l'âge de 3 ans : "1, 2, 3, 6, 9, plein, beaucoup, trop".
Je serai parfois tentée de dire trop de piou-pious, parce que ça déborde à donf sur les listes d'attente, mais bon, ça, comme d'hab' et comme partout, hélas.*

* Même qu'en parlant de ça, je te causerai bientôt du tour de France. 
Tu vois pas le rapport ? C'est normal. Mais ça m'éneeeeeeerveuh !
"VELOS PARTOUT JUSTICE NULLE PART!" (scrogneugneu ! ...)

Intermède pictural...
là on voit bien que j'ai utilisé des tas de stylos différents... :p
Donc, reprenons. La CAMSP, c'est pas mal de réunions. Et surtout, la grand messe du lundi matin, c'est à dire 4 heures (QUATRE HEURES !) de réunion où toute l'équipe est réunie (réunie en réunion, bravo l'allitération de l'ortho qui manque de vocabulaire... :s ) pour faire le point sur les suivis en cours, présenter les nouveaux piou-pious, organiser les plannings, etc.
Quatre heures de réunion, c'est long. Merci captain obvious. 
Surtout que sur les beaucoup-de-piou-pious dont on parle, toutes les discussions ne me concernent pas directement. Et moi, si je reste là à écouter des tas de propos sur des tas de choses qui ne nécessitent pas mon implication directe, je débranche.
Parfois, c'est assez discret. Je ne dis pas ça pour me vanter, mais mes années de collège et de lycée m'ont rendue assez balaise en skill "oui, oui, tu crois que j'écoute mais en fait non, dans ma tête j'en suis déjà au combat épique contre le dragon après le passage du labyrinthe maudit" (avec variante science-fiction : "...et là, tu t'es fait désintégré par mon défusionneur-sub'atomique Z42", spécial M. Bazuyaux mon prof de physique-chimie de première et kasdédi à la 1ère S1 de Faidherbe 1993/94, toi même tu sais <3 ).
Mais je m'égare.
Aujourd'hui, je ne désintègre ni n'occis plus personne (être rebelle, c'est bon quand t'es ado, je suis une adulte responsable maintenant, oh ! ... Et j'en vois qui rigolent ?!), alors j'ai remplacé mes rêves éveillés par de la méditation de pleine conscience, discrétos-tranquillou, zou. Ça donne même un air concentré du meilleur effet, quoiqu'on puisse parfois le confondre avec une consommation excessive de banane et de riz, if you know what I mean...
Re-bref.

C'est assez discret, donc, mais quand même, je débranche, et ça, c'est pas cool. Parce que si je sais débrancher, je pêche toujours un peu pour rebrancher. Et ça, c'est paaaaaas bien. Soyons sérieux, quoi, zut ! 
 Intermède pictural bis
au dessus et à gauche de la fleur "pointue", le motif qui fait mal aux noeils...
Il me fallait donc trouver une solution pour maintenir mon attention en réunion, sans pour autant me perdre dans une prise de note fastidieuse et contre-productive. Parce que certes, prendre en note tout ce qui se dit permet de focaliser sur le sujet, et même c'est assez efficace pour travailler la mise en lumière des éléments prépondérants quand, comme moi, tu prends tes notes sous forme de cartes heuristiques et/ou de sketchnote (oui, je me la pète, je sais).
Mais quand tu commences à prendre des notes au sujet d'éléments qui ne te concernent absolument pas et pour lesquels tu n'as même pas d'avis consultatif à donner, ben ça use de l'énergie, de l'encre et du papier pour que t'chi, c'est pas top non plus.

Et donc, tu le vois venir gros comme le château de Windsor depuis le début de cette note : pour maintenir mon attention en réunion, je zentangle !
Je garde la page avec ma main gauche (prête à intervenir si le sujet me concerne à nouveau), je reviens à ma page de garde, et je gribouille...
Un p'tit carré, une arabesque, un ombrage : petite touche par petite touche, je finis par remplir ma feuille.
Intermède pictural ter :
C'est mon cahier-de-CAMSP, c'est comme le Port Salut, c'est écrit dessus !
La différence, c'est que, quand je gribouille, je reste à 100% concentrée sur ce qui se dit, sans m'égarer dans mes pensées parasites. Le coloriage, le griffonnage, le zentangle, bref, tout ce qui occupe les mimines sans occuper trop le cerveau, ça me permet justement de rester attentive à ce qui se dit.
Et même, ce genre d'activité stimule la concentration et la créativité.
C'est pas moi qui le dit, hein, y'a tout un tas d'articles là dessus, et la première fois que j'en ai lu un c'était dans mon "Sciences Humaines" d'il y a bien 2 ou 3 ans, c'est pas nouveau-nouveau, dites-donc !
Mais va expliquer ça à ton prof de physique-chimie... Les profs et les instits n’aiment généralement pas trop les élèves qui gribouillent dans les marges de leurs cahiers.
Et ils ont bien tort ! Car si ça se trouve, c'est justement ce qui leur permet de maintenir leur attention : s'occuper les mains laisse du temps de cerveau disponible pour écouter ce qui se dit (contrairement aux pubs de TF1 qui visent l'effet inverse :p ).

Intermède pictural : courage, c'est bientôt fini...
(ça s'est vu, là, que je ne sais pas ce qui suit bis et ter ? Hm ?)
Alors OK, je remplis ma page de formes bizaroïdes, mais primo un, c'est joli (si, si) et primo-deux, ça m'aide à rester au top en réunion.
Et là, hop, j'en viens à la troisième partie de cette note, a.k.a. le pro-tip pour la mise au travail des pitchouns

Quand les petits et grands loulous arrivent au bureau pour leur séance, je commence toujours par 5 minutes de mise au travail : ça peut être un massage-relaxation (impec' après une journée d'école pour les TDAH !), la découverte de la frise temporelle de la séance (pour les petits sans langage, les autistes...), un petit jeu, la "météo de l'humeur du jour" ou... Un coloriage.
Mais pas n'importe comment : le coloriage dure 5 minutes, pas plus, pas moins.
L'enfant choisit son coloriage parmi tous ceux que j'ai à lui proposer (des mandalas généralement), on met en route le time-timer (un minuteur visuel), et c'est parti : pendant 5 minutes, loulou colorie. Libre à lui de discuter ou pas en même temps. Il peut choisir de me raconter sa semaine, ou de garder le silence. Il peut faire des commentaires sur son coloriage, ou discuter de ce qu'on va faire après, ou pas. Souvent on en profite, si l'enfant a envie de parler, pour se remémorer ce qu'on a fait la fois d'avant. Mais quand le time-timer sonne au bout de 5 minutes, on arrête tout, que ce soit fini ou pas. On range le coloriage dans la pochette, et on le ressortira pour le continuer la séance suivante. 
A quoi ça sert ?
- d'abord à se préparer au travail : 5 minutes pour se vider la tête, pour raconter ce qu'on veut (et après, ce sera fini : boulot boulot !), pour faire tampon entre la journée bien remplie, parfois les soucis, et le temps de la séance : une autre énergie, ça demande de la préparation.
- ensuite à appréhender le temps qui passe : 5 minutes à chaque fois, ni plus, ni moins... Petit à petit, cette durée prend sens pour l'enfant. Il s'habitue à cette parenthèse de 5 minutes, cette durée correspond à quelque chose qu'il peut enfin apprivoiser. Au fur et à mesure des séances, il n'a plus besoin du *bip* du timer pour sentir que c'est la fin des 5 minutes. Et, par la suite, il apprend à découper le temps : 10 minutes, c'est 2 fois le temps du coloriage, etc...
- enfin à créer un moment d'échange et de calme, presque un exercice de pleine conscience, et ça, dans une journée où s'enchaînent l'école, les devoirs, les repas, les jeux (la télé et la console...), et en plus, les séances chez l'orthophoniste, ça fait du bien... Et un loulou détendu et calmé, c'est un loulou disponible pour sa rééducation ! 
Il peut être aussi intéressant de proposer à la famille de reproduire ce petit moment de calme et de détente avant les devoirs, par exemple. Ça a les mêmes effets : une pause, une mise au travail, une aide à la concentration et à la prise de conscience du temps. Mais il faut être clair : c'est 5 minutes, et pas plus ni moins, et le coloriage commencé ne sera poursuivi qu'à l'occasion d'une autre session de coloriage pré-boulot.
Et ça marche ! Dans bien des cas, quand le cadre est respecté et que tout le monde joue le jeu, la mise aux devoirs devient moins conflictuelle, le p'tit bout est plus calme et les devoirs ne sont plus ce long chemin pavé d'embûches, de gueulantes et de feuilles froissées...
Youhou, c'est le dernier !!!

Allez, ça y est, j'ai fini.
Elle parlait de quoi cette note déjà ? De zentangles ?!
Ah.
OK.
D'accord. 


Et quand y'en a plus y'en a encore !
Un zentangle grand format pour mon papa, fan de SW : MayThePatienceBeWithYou !
Un peu plus de 6h quand même... :p


Ce coup-ci c'est vraiment vraiment terminé...
... pour aujourd'hui ! ;)

2 commentaires:

  1. Je n'aurais jamais imaginé qu'on puisse écrire un livre qui apprenne à gribouiller ! C'est pour moi, je n'ai aucune imagination picturale. Pour rester concentrée, j'occupe mes mains, et j'emporte mon crochet. Si. Du coup, je me fais interroger. Mais comme j'écoute, j'ai des réponses pertinentes à donner et je force l'admiration du prof qui tente vainement de savoir ce qui m'occupe sous mon pupitre ! S'il savait que je crochète des chaussons...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah, ah ! Dans mes bras !!!
      Au dernier colloque des CAMSPs (oui, parce que le CAMSP, c'est beaucoup de réunion, mais une réunion de CAMSP, c'est encore plus de trucs à écouter !) j'ai quasi crocheté toute une écharpe... :p
      (ça, je peux le faire dans un amphi, mais en salle de réunion, ça va se voir...)

      Supprimer

Commentaires, remarques, critiques : lach T comz.